ZOO

Mini-justicière et boule de poils !

Hier sortait le premier tome d’Appa dont la particularité, en plus d’être un album survolté, coloré et plein d’action, est de sortir à la fois comme album couleur de 80 pages et sous la forme d’un manga de 140 pages ! Retour avec les deux auteurs sur la genèse de ce projet original !

Les petits plus de deux formats

Comment est né ce projet d’une BD double, manga et album ?

Dav : À l’origine je voulais faire une BD jeunesse, orientée heroic fantasy ! Une petite fille et un dragon sont venus assez vite, inspirés par Dragon Ball et le personnage de Link ! Je trouvais marrante l’idée de le faire au format manga. Alors j’ai proposé à Thomas de me rejoindre sur le projet. Finalement on l’a proposé chez Bamboo, qui lançait une nouvelle collection manga et albums couleur... Génial ! C’est exactement ce que l’on voulait faire !

Comment avez-vous travaillé sur les deux formats ?

Thomas Bonis : On a commencé par l’album couleur, puis David a redécoupé toutes les pages pour les adapter au format manga, passant de 70 pages couleur à environ 140 pages manga.

Dav : J’ai aussi créé des cases pour la version manga, qui n'apparaissent pas dans l’album. On fait vraiment l’album que l’on a envie de lire, quitte à redessiner d’un format à l’autre.

Thomas Bonis : On a éliminé quelques transitions dans l’album, mais rien qui ne change le récit ! La version manga a des cases en plus, et la version album a ses couleurs et ses gags dans un cahier final : chacun a son petit plus.

Quelles contraintes avez-vous découvertes ?

Dav : J’ai découvert que c’est "super chiant" de travailler sur ordinateur [rires]. Je dessine habituellement sur papier, mais pour faire la transition entre l’album et le manga, je devais scanner mes planches et refaire la maquette. C’est rigolo au début mais au bout de deux mois j’en avais vraiment marre !

Au moins, ça m’a aidé à ajouter des raccords pour le manga ! Plus j’avançais dans la maquette, plus j’avais envie de retourner à ma table à dessin pour prendre une pause. D’où des ajouts plus nombreux que prévu !

Thomas Bonis : Pour le manga, on voulait un univers plus « jeu vidéo », avec des pages en pixel-art, qui s’intégraient moins bien dans le format album. Ça a été long mais c’était vraiment fun à faire !



Quelles sont vos sources d’inspiration principales ?

Thomas Bonis : Dragon Ball, et beaucoup de jeux vidéo! On reprend vraiment le principe d’un Zelda : aller d’un point à un autre et résoudre les problèmes sur le chemin ! Dans le manga et l’album on trouvera d’ailleurs une carte, mais incomplète, liée au tome en cours.

Dav : Comme dans un Mario, c’est le World 1-1 ! Si la série marche, on aura un monde assez vaste. On n’a pas fait de carte complète dès le début pour pouvoir garder une certaine liberté dans les tomes suivants. Par contre, l’histoire de notre monde est très claire…

Votre univers est également riche en créatures diverses...

Dav : Les lecteurs qui vont découvrir Appa vont aussi découvrir des cailloux qui parlent, des murènes géantes, des araignées bizarres, etc. On comprend assez vite qu’on n’est pas dans un univers normal !

Thomas Bonis : À la base, l’univers était peuplé d’insectes géants ! On l’a beaucoup fait évoluer, mais on aime rester sur le principe du zoo !

Toutes les filles ne sont pas victimes de la mode !

D’où est sorti Boule de poils ?

Dav : Dans mes premiers croquis, il avait une tête plus classique, mais il fallait qu’il soit sympa! J’ai réfléchi à un côté peluche. J’aime bien dessiner des gorilles, donc naturellement, je m’en suis inspiré pour dessiner un dragon [rires]. Je voulais aussi qu’Appa puisse dormir sur son dos, et les écailles, ça reste peu confortable !

Thomas Bonis : Boule de poils a dormi pendant plusieurs centaines d’années avant de faire une crise de somnambulisme. Il se réveille au milieu de nulle part sans savoir comment il est arrivé là ! On a développé pas mal d’idées de gags ou de situations plus sérieuses qui pourraient lui arriver, par rapport à ce qu’il a pu faire pendant qu’il dormait dans les airs !

Et Appa ?

Thomas Bonis : C’est un personnage aventureux dès le départ, qui s’ennuie un peu là où elle naît !

Dav : On ne voulait pas la traiter « comme une fille de BD », c’est pas une petite qui s’habille bien, on voulait une gamine sûre d’elle, rusée, qui va de l’avant ! En plus, elle est accompagnée par un dragon un peu con-con qui tape d’abord avant de poser les questions. Si elle voit un problème, elle va vouloir le résoudre quand le dragon n’en a rien à faire. C’est un personnage ultra-positif, une mini-justicière !

Thomas Bonis : Mais ça n’est pas forcément voulu, elle a la même fonction de Link, qui passe et résout les problèmes sur sa route !

Dav : Mais c’est marrant parce que mes personnages féminins j’aime bien les faire badass, alors que j’aime bien taper sur mes personnages masculins pour en faire un peu des losers.

Thomas Bonis : Casser les vieux codes du personnage féminin en retrait !

Dav : Qui ne devraient même pas être des codes ! On ne peut pas faire de tous les garçons des aventuriers et de toutes les filles des victimes de la mode. Mais il y a beaucoup d’avancées dans les dessins animés récents, je pense à Rebelle, à La Légende de Korra ou même encore plus loin, à des rôles comme Bulma dans Dragon Ball.

Elle est d’ailleurs bien plus énergique que le village qui l’a adoptée…

Thomas Bonis : C’est un peuple de pêcheurs, un peu bourrus, c’est notre côté campagne !

Dav : Et on le dit parce qu’on habite tous les deux à la campagne ! [rires] L’idée c’était d’avoir une gamine dans un univers qui ne lui correspond pas. En plus son métier, c‘est appât à poisson géant, on a presque l’impression qu’ils essaient de la tuer ! Dans les toutes premières moutures, on avait ajouté des scènes où elle est un peu rejetée par les autres enfants du village mais elles n’apportaient pas grand-chose !

Thomas Bonis : On y perdait du temps et des pages ! On n’avait pas besoin qu’elle soit rabaissée. Déjà qu’elle se retrouve tous les jours dans la bouche d’une murène... Et puis au moment où elle quitte l’île, ils se rendent compte qu’ils avaient bien besoin d’elle quand même !

Quels projets pour l’avenir ?

Dav : Un tome 2 pour commencer ! On a dessiné les 20 premières pages, mais l'histoire dépendra du succès du premier tome ! On nous a demandé de clore la série en deux volumes si elle ne marche pas, et si elle marche, eh bien on pourra continuer ! On préfère ne pas y penser. [rires]

Thomas Bonis : Je travaille aussi sur un projet personnel, en jeunesse également. C'est l'histoire d’une princesse qui fugue et se retrouve embarquée dans une histoire compliquée ! On aime beaucoup le cadre de la BD jeunesse, qui nous laisse libre de donner vie à ce qu’on aime !

Dav : On a été totalement libre sur Appa, on peut vraiment s’éclater sur cette série, en créant notre petite bande de personnages !

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