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Min-ho Choi, jardinier citadin de passage en France

Le Coréen Min-ho Choi a mis les mains dans la terre, et jardiné au naturel. Après avoir raconté son aventure dans Moi, jardinier citadin, il nous parle de son quotidien dans un entretien.

Min-ho Choi, pouvez-vous revenir sur le début de votre aventure verte et nous expliquer quand et comment est née votre passion pour le jardinage ?

J'ai en fait commencé à m'intéresser de très près au jardinage en 2006. J'ai loué un lopin de terre dans mon quartier, juste en bas de mon immeuble de la banlieue de Séoul, la capitale de la Corée, mon pays. J'ai travaillé dans ce jardin jusqu'en 2011. J'ai ensuite dû arrêter ma pratique du jardinage. Mais c'est vraiment une décision que j'ai dû prendre à contre-coeur.

En fait, cette passion de plus en plus dévorante n'était plus compatible avec mon activité de mangaka, qui me demande vraiment beaucoup de temps et d'énergie. Il m'a fallu choisir entre jardiner et raconter des histoires en BD ou dans des films d'animation.

Est-ce une des raisons pour lesquelles vous avez choisi de raconter et partager votre aventure dans une bande dessinée en deux tomes ?

Au tout début de cette aventure, le projet était prévu pour le cinéma d'animation. Mais malheureusement, ça n'a pas pu se faire, pour diverses raisons. Avant, quand j'étais plus jeune, j'avais plutôt tendance à m'intéresser au manga commercial. Mais en vieillissant, avec l'âge et après mon mariage, et en particulier lorsque nous avons attendu notre enfant avec mon épouse, je me suis mis à m'intéresser à la nature.

Je l'ai découverte et j'ai plongé dedans grâce à l'expérience du jardinage en milieu urbain. C'est principalement pour cette raison que j'ai décidé de partager mon expérience personnelle avec mes lecteurs.


Vous considérez-vous comme un simple jardinier ou plutôt comme un militant du bio et de la culture au naturel ?

Je me considère avant toute chose comme un jardinier amateur. Ce qui ne m'empêche bien évidemment pas, au contraire même, d'être proche du naturel et d'une pratique sans engrais chimiques, sans pesticides. En utilisant en fait uniquement ce dont la terre a besoin. A travers cette expérience, je me suis passionné en essayant de regarder comment ça se passe dans la nature.

L'utilisation d'insecticides et de produits chimiques est un choix qui me choque beaucoup. Comme quand, dans la vraie vie et donc au cœur de la bande dessinée, juste à côté de mon jardin, un de mes voisins utilise des pesticides à outrance. Et surtout sans conscience. Ceci dit, ça m'a surtout beaucoup choqué et dérangé au départ.

Mais au fil du temps et de ma pratique, j'ai fini par comprendre que faire du jardinage sans tout cela est possible, mais infiniment difficile. C'est tellement plus simple d'utiliser tous ces produits mauvais pour l'environnement et notre santé. Mais cela ne doit surtout pas être une raison pour ne pas essayer, et c'est ce que j'ai tenu à faire. Mais que c'est dur !

Dans les deux tomes de Moi, jardinier citadin, on vous sent parfois démotivé face à la nature, à sa force. Qu'est-ce qui vous donne la force de rebondir et poursuivre dans ces moments-là ?

Pour moi, face à la force de la nature et aux intempéries, l'homme n'est que très peu de choses. Quand mon jardin a été victime du typhon, un épisode douloureux que je raconte dans cette bande dessinée, absolument tout a été dévasté.

Mais après la tempête, incontrôlable, à mon plus grand étonnement, il y a quand même des choses qui se sont mises à pousser ou a sortir de terre d'une autre façon qu'avant. J'ai compris après cette épreuve que quand on jardine au naturel, il faut avoir intégré cela. Et l'accepter, même si c'est vraiment difficile.

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