Karine

La raison d’être de Karine selon Delaf et Dubuc

Un faire-valoir pour les deux nombrils

Les trois héroïnes de la série sont à la fois différentes et très complémentaires. Delaf et Dubuc sont partis du titre Les Nombrils pour imaginer leurs deux premiers personnages. Une fois Vicky et Jenny couchées sur le papier, il restait un troisième élément à trouver, un souffre-douleur qui permettrait la création des gags. Le stéréotype de la petite grosse étant déjà usé jusqu’à la corde par d’autres productions, les deux auteurs ont opté pour une grande girafe !

C’est donc là que Karine est née, coincée entre ses deux pestes d’amies, « victime consentante » de leurs pires vacheries. Le comique des planches de Delaf et Dubuc repose majoritairement sur ce trio caricaturé : Vicky et Jenny, duo de filles au physique de rêve, l’une carrément méchante et l’autre un peu (enfin...) bête, et puis Karine, la gentille fille pas très jolie. La vraiment trop gentille fille puisque Karine a du mal à se séparer de la naïveté de l’enfance. Ce trio inséparable représente selon Dubuc « une personnalité féminine en trois volets ». La différence de caractère des trois filles leur permet au final de se compléter et de former un trio de choc !

La grande girafe

Karine est un personnage tendre et sympathique servi par des traits souples et des bras spaghettis ! Des traits hérités de l’animation, dans laquelle a travaillé Delaf pendant de longues années. Le graphisme prêté à Karine permet une meilleure expression du personnage. Sa silhouette longiligne, Karine la doit à un contraste voulu avec les courbes avantageuses de ses deux amies et une volonté de la faire apparaître avant tout comme la fille moche du trio, et du lycée.

L’existence de Karine semble vouée à encaisser les méchancetés de Vicky et Jenny... ou du moins au début. Car la vie de Karine prend un nouveau tournant à la fin du quatrième tome. Un changement de personnalité et de physique, mais surtout une évolution souhaitée par ses deux créateurs. Karine est à la fois une caricature et un personnage auquel le lecteur s’identifie. Il fallait donc qu’elle évolue, qu’elle se rebelle et s’affirme. Après avoir souffert les caprices de ses deux amies pendant des années, Karine prend donc enfin sa vie en main ! Un soulagement pour le lecteur, et pour ses créateurs !