Dans la rue Cul-de-sac vit la famille Otterloop : Alice, 4 ans, Petey son grand-frère et leurs deux parents. Entre un cynisme tendre et un regard amusé sur leur quotidien et celui de leurs proches, Richard Thompson nous livre des comic strips dans la lignée des grands classiques américains.
La rue Cul-de-sac est située dans la périphérie de la grande ville peuplée de « messieurs je-sais-tout », juste derrière la Grande Muraille du Silence. C'est ici que vit la petite Alice, pleine de vie et qui passe son temps à explorer le monde avec un regard vif, égocentré et un rien cynique. Pendant ce temps son frère, pétri d'angoisses diverses, se met à saigner du nez à la moindre contrariété. Les parents, quant à eux, essaient de gérer leurs trublions, mi-pédagogues mi-blasés selon le degré de catastrophes encouru.
Dans ce premier tome de l'intégrale de Cul-de-sac, on retrouve les tous premiers strips publiés depuis 2004 dans le Washington Post, ainsi que ceux publiés quotidiennement dans d'autres journaux à partir de 2007. On peut ainsi voir l'évolution des personnages de Thompson, notamment au niveau du dessin. Celui-ci s'affine, les personnages prennent au fur-et-à-mesure leur forme définitive. Simple mais efficace, le trait se fait de plus en plus précis.
Mais c'est surtout la personnalité des personnages qui s'affirme avec le temps. Si les premiers strips peuvent paraître un peu bavards ou faciles au niveau de l'aspect comique, la plume de l'auteur se fait plus fine, le scénario plus réfléchi, l'humour plus abouti. Adoubé par Art Spiegelman et Bill Watterson eux-mêmes (excusez du peu), Cul-de-sac fait inévitablement penser à Calvin et son humour qui a marqué de nombreux lecteurs. Sans égaler le maître, ce que l'on ne peut décemment lui reprocher, Thompson livre une œuvre à part qu'il serait dommage de manquer.