The New Deal

Années 30, Etats-Unis. En plein New Deal, des vols de bijoux agitent l’hôtel le plus prestigieux de Manhattan. Les soupçons se portent sur un groom de bas étage et une femme de chambre, noire. Ces petites gens qui font la grande Amérique séduisent, autant dans le texte que le dessin dans la plus pure veine comics.

Pour tenter d’enrayer une économie à la dérive, Franklin Roosevelt met en place le New Deal. Lorsque Nina, une femme de charme de la haute, débarque avec son cortège de luxe au Waldorf Astoria, l’hôtel le plus haut de gamme de Manhattan, une série de vols de bijoux éclate. Dès lors, les premiers inquiétés sont Franck, un jeune groom et Theresa, femme de chambre de couleur en proie au racisme ordinaire de riches clients...

On retrouve d’emblée la patte de l’auteur américain Jonathan Case dans ce petit roman graphique bien senti et confortablement installé dans son époque. Au fil d’un récit rythmé, le lecteur plonge au cœur d’une de ces époques troubles de l’histoire contemporaine, où le leitmotiv de chacun est de sauver sa peau face aux accusations qui interviennent dans un climat délétère. Renversant.

Au graphisme comme dans l’histoire, on reconnaît vite cette façon de dessiner très mouvementée et pleine de rebondissements dans l’action qui est le lot des bons comics américains. Case donne ici un aperçu de ses capacités picturales en offrant à son histoire d’une construction irréprochable un coup de crayon digne des aventures des plus grands super-héros. Emotion et proximité habitent des personnages en proie à leur destin.

Un petit format pour un grand livre : c’est le lot narratif et graphique de ce New Deal. On plonge avec délice au cœur d’une période historique tumultueuse pour mieux découvrir ce récit de vol pas si isolé que cela dans l’histoire américaine. Remarquable.