À Villeneuve, même si le front est loin, la guerre fait beaucoup de dégâts. L’atmosphère à la scierie est de plus en plus mauvaise... Peu à peu, les grands blessés reviennent et leurs corps cassés effrayent autant qu’ils fascinent. Ce troisième tome autour d’un village français durant la Grande Guerre suscite toujours l’intérêt.
La famille Malandrin est au four pour préparer le pain de Villeneuve. Tout d’un coup, une explosion. Seule Micheline, la fille de la famille, sort des décombres en vie. Pendant ce temps Yvon revient en permission mais sa femme, au courant de sa relation avec Marguerite, le met dehors.
La guerre et ses privations, l‘éloignement des hommes et leurs blessures exacerbent les tensions qui existent déjà dans la vie d’un village. Avec ses enjeux humains très révélateurs de la personnalité de chacun, le récit rend ses personnages attachants et ce village toujours aussi intéressant. Nuancé, il donne à voir peu de personnages réellement antipathiques ou absolument merveilleux.
Avec ce mélange de qualités et de défauts diablement humains, les nombreux protagonistes font des choix que l’on peut facilement comprendre, sans pour autant les absoudre. Cette chronique en BD arrive aussi à restituer par le biais de personnages secondaires, l’atmosphère de l’époque pour brosser un portrait assez réaliste et complet de la vie quotidienne dans cette France de 1916.
Clair et sobre, le dessin laisse la place à l’expressivité des personnages, renforçant bien le côté intrigue psychologique qu’implique cette chronique de la vie d’un village. Les scènes au front continuent de montrer l’horreur de la guerre par des artifices simples et efficaces, qui permettent à tous les âges de lire cette série.
Troisième tome d’Un village français, 1916 marie des portraits humains aux dommages d’une guerre mondiale pour un récit historique intéressant.