Régis Loisel poursuit sa nouvelle série d'aventures rocambolesques. Dans ce troisième tome, aussi captivant que les deux premiers, on retrouve le jeune Max Heurtebise à la recherche de sa mère au fin fond de la forêt amazonienne, peuplée de mafieux et d'aventuriers à la petite semaine. Le dessin plein de vie et superbement abouti d'Olivier Pont porte une saga au suspense incroyable.
Max a fait la (mauvaise) rencontre du Manchot, un aventurier à la petite semaine qui s'avère être son père. Tous deux cherchent la jeune Baïa, pour qui le palpitant de notre jeune héros s'emballe à tout rompre. Elle est en compagnie du capitaine Rego : ils sont pourchassés par les hommes du chef du camp de travailleurs, Hermann, bien décidés à en savoir plus sur la mort de sa fille... Max et le Manchot sont tombés sur le magot retrouvé dans l'épave de l'avion où, précisément, la fille d'Hermann a perdu la vie...
Ce troisième tome affiche toute la puissance du scénario de Régis Loisel. Les courses-poursuites et les chasses à l'homme se croisent et de décroisent, complexes lignes d'un récit finement échafaudé. Avec une limite : on se demande, face à certains rebondissements et la multiplicité des groupes de personnages, si le Breton ne risque pas de perdre certains lecteurs.
Un putain de salopard T.3
© Rue de Sevres, 2022
En attendant, sa narration, loin de toute linéarité, apporte un écrin au dessin d'Olivier Pont. Tellement confondant qu'on doit parfois se faire une piqûre de rappel pour se remettre en tête que non, ce n'est pas Loisel qui dessine. Mais le trait d'Olivier Pont a tant intégré l'histoire d'Un putain de salopard que le mimétisme agit en toute puissance.
Les couleurs de François Lapierre, qui avait déjà officié sur Le Grand Mort, offrent l'harmonie nécessaire à l'ensemble. Un putain de salopard, c'est cette plongée dans l'Amazonie des années soixante-dix où gravitent des hommes mal-intentionnés, des vieillards peu recommandables, les infirmières du dispensaire charmantes et attentionnées, et un jeune héros qui ne demande qu'à voler de ses propres ailes en vivant son amour avec Baïa. Maintenant que Max est riche, il ne lui reste plus qu'à retrouver sa douce. Mais ce n'est pas gagné, car il va d'abord devoir « tuer » le père.