Le huitième tome de Studio Danse poursuit les aventures enlevées de Julie, Luce et Alia. Suivant les aventures de trois danseuses en herbe, il s’inscrit sans peine dans une mode de récit de danse. Loin, du Polina de Vivès et de sa tentative de témoignage sur le milieu, cette série emploie la danse comme un moyen de surfer sur les goûts et préoccupations des lecteurs cible.
Studio Danse reste pourtant agréable à lire. Le récit principal est rythmé et distrayant. Le découpage propose une chute par planche et permet une lecture aérée et rapide. Bien que les quelques planches uniques, rajoutées à la suite du récit long, donnent ce petit-arrière goût de remplissage.
L’intérêt du scénario réside dans le récit enchâssé, c'est à dire le spectacle de Blanche-Neige lui-même. Il est bien pensé et amène une pause bienvenue dans le récit principal tout en lui faisant écho par ses thématiques et rapports entre les personnages. La rivalité Julie-Carla est valorisée par leurs rôles à contre-emploi sur scène où Carla joue Blanche-Neige et Julie la méchante reine. En outre, ce spectacle témoigne d’un joli effort d’écriture puisqu’il est même chorégraphié.
Cette chorégraphie est, cependant, assombrie par un dessin qui, bien que sympathique, rend la danse caricaturale, parodique. La représentation des danseuses donne l’impression de mettre en scène des personnes qui imiteraient des danseurs et non pas des danseurs eux-même. Cela renforce l’impression de lire une BD de commande.
Dommage que ce style vienne entacher la danse elle-même, autour de laquelle tourne toute la BD. Même Martine petit rat de l’opéra décrit mieux ce milieu. Studio Danse est donc une BD plaisante mais qui ne se démarque pas dans un amas de BD autour de ce thème vendeur...