Le premier tome de ce diptyque met en place les personnages et toute la dramaturgie du récit. Il raconte l’arrivée sur terre de deux jeunes filles extra-terrestres, seules survivantes d’une mission de découverte, à Albalonga l’une des villes de la ligue latine aux environs du VIIIe siècle avant J.-C.
Sur une planète lointaine qui ressemble à la nôtre, mais où la technologie est plus avancée, Omula une jeune fille brillante embarque avec ses parents à bord d’une navette à la recherche d’un autre monde habitable. En fait, la surpopulation guettant leur société, ces extra-terrestres en tous points similaires aux humains doivent chercher d’autres lieux où habiter. En parallèle, sur Terre, dans le Latium antique, on assiste à la prise du pouvoir du cadet d’une famille royale qui élimine ou éloigne tous les membres proches de son frère aîné. Une fois installé dans son rôle de chef, le peuple se retrouve oppressé et ne mange pas à sa faim.
Le dessinateur portugais, Jorge Miguel, habitué des ouvrages de science-fiction, a un dessin précis, réaliste et bien équilibré. Il est très à l’aise concernant toute la partie se déroulant dans l’espace. Ses planches sont bien construites et son trait classique s’adapte parfaitement au scénario.
© Rue de Sèvres, 2023
Yves Sente a commencé sa carrière comme éditeur aux éditions du Lombard avant de reprendre Blake et Mortimer avec le fantastique André Juillard. Il scénarisera ensuite plusieurs albums de grands noms du 9e Art tels François Boucq ou Grzegorz Rosinski. Cet auteur qui a collaboré à de grandes séries telles Thorgal, XIII, Spirou crée ici une histoire originale.
Ses sources d’inspiration sont diverses : ses anciens cours de latin l’ont amené à se pencher sur le monde antique, puis il a voulu enrichir son récit avec l’apport de 2 jeunes filles venues de l’espace et qui vont certainement jouer un rôle majeur dans le deuxième opus.
Bien que ce premier tome fasse 84 planches (!), Yves Sente aurait pu en faire le double avec tout ce qu’il a voulu y mettre. Parfois, le scénario est trop dense et gêne la crédibilité de l’histoire. Il aurait gagné à simplifier certains passages ou à développer son synopsis sur un nombre plus important de pages. Malgré ces petits défauts, l’idée de fond reste bonne et le lecteur passe un bon moment.
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