L'Arabe du futur est une œuvre-monde
Caroline Broué, femme de radio, est la commissaire de l’exposition dédiée à L’Arabe du futur de Riad Sattouf. Cette expo sur ce qu’elle appelle « une œuvre-monde », elle l’a voul
24 janvier 2024
-Interview
Série : Les Cahiers d'EstherTome : 1/8Éditeur : Allary Editions
Scénario : Riad SattoufDessin : Riad Sattouf
Genres : Récit de vie
Public : À partir de 12 ans
Prix : 16.90€
Scénario
5.0Dessin
5.0Ecrits d’après les histoires vraies d’Esther A.*, Les Cahiers d’Esther nous plongent dans le quotidien d’une fille de 10 ans qui nous parle de son école, ses amis, sa famille, ses idoles.
Que sont Tal, Kendji Girac ou bien les têtes brûlées ? Quels sont les critères de beauté que doivent avoir les garçons et les filles pour être populaires ? Comment fait-on quand on a des copines plus riches que soi ? Qu’est-ce que le petit pont massacreur ? Comment les attentats du 7 janvier ont-ils été vécus dans la classe d’Esther ? Comment faire quand on a peur d’avoir des gros seins ?
En cinquante-deux pages qui sont autant de saynètes sur un thème à chaque fois différent, Esther nous raconte sa vie et son époque. Ce qu’elle ne dit pas à ses parents, elle le raconte dans ce journal intime, tour à tour drôle et émouvant, tendre et cruel : un portrait de la jeunesse d’aujourd’hui et...
Esther, 10 ans, raconte son quotidien et ses rêves à Riad Sattouf. Elle n’aurait pas pu trouver mieux pour mettre en BD un an d’enfance avec sérieux et humour à la fois. Ces bouts de vie sont diablement universels, marrants et émouvants surtout grâce à la plume du créateur de Pascal Brutal.
10 ans, c’est l’âge du CM1, des métiers auxquels on rêve, des garçons trop nuls quand on est une fille (et inversement), des jeux qu’on peut refaire 100 fois et des amitiés qu’on croit éternelles. Esther raconte une période charnière de la vie parsemée de détails profondément contemporains : pour être heureux il faut posséder un Iphone et pour réussir « être souple et blonde ».
Mélange qui appelle autant à la nostalgie de nos 10 ans qu’à la surprise devant certaines certitudes enfantines, Les cahiers d’Esther font appel à toute la palette narrative de Riad Sattouf. On s’émeut de l’adorable naïveté d’Esther qui hésite à ne plus croire au Père Noël, s’indigne face à certains comportements cruels et rit des aphorismes enfantins. Dans des cases saturées de détails cocasses, un an d’enfance file à toute allure sans jamais se répéter.
Pour illustrer ce récit aussi dépaysant que L’Arabe du futur, Riad Sattouf pioche dans ses classiques. Le père d’Esther ressemble étrangement à Pascal Brutal et quelques CM2 ont déjà des tronches de Beaux Gosses. Avec sont trait caricatural et ses couleurs minimalistes, même les scènes violentes sont dédramatisées. Si Esther est très sérieuse dans son récit, l’humour de la mise en scène permet à ces cahiers de mêler fraicheur, regard sur la société et rire franc.
Sans le vouloir, la petite Esther dépeint un sacré portrait du monde dans lequel elle vit. Qu’elle raisonne sur le racisme, l’homosexualité ou les galères de meilleure amie, elle sait toujours émouvoir et faire sourire. À lire et relire quel que soit votre âge.
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