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Horizons obliques

couverture de l'album Horizons obliques

Éditeur : Urban Comics

Scénario : Richard BlakeDessin : Richard Blake

Collection : DC Anthologie

Prix : 21.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Horizons obliques

Il y a plusieurs années, Jacob et Elena Armlen, un couple d'explorateurs, se sont retrouvés piégés dans une étrange dimension parallèle aux paysages insaisissables, à l'architecture changeante, peuplée d'entités malicieuses, laissant derrière eux leur fille en bas âge, Adley. Bien des années plus tard, Adley a grandi mais n'a jamais oublié ses parents. Dotée d'un pouvoir de clairvoyance et accompagnée de Staden, un robot à la sensibilité très humaine, elle se lance à leur recherche.


De l’autre côté du miroir

Au croisement d’Alice, de 2001 et des univers étranges du duo Peeters/Schuitten, Richard Blake nous plonge dans une odyssée SF au cœur des mondes parallèles, dans les traces d’une jeune femme à la recherche de ses parents.

Après la découverte d’une mystérieuse faille, servant de passerelle vers un univers parallèle, des missions d’exploration ont été entreprises, afin de dresser autant que possible une sorte de carte de ces nouveaux territoires qui se dévoilaient soudain. Suite à de nombreux échecs, un couple de scientifiques, Jacob et Elena, est envoyé une ultime fois pour finalement disparaître comme de nombreux autres. Cependant, 12 ans après, leur fille, Adley, décide de partir à leur recherche, en compagnie d’un androïde, Staden, possédant une IA extrêmement sophistiquée.
En franchissant ce passage, ils découvrent un univers en perpétuel remodelage, qui se construit et se transforme selon les souvenirs de ceux qui les ont précédés et qui semble n’être habité que par des IA plus ou moins évoluées. Au bout de quelque temps, on leur indique toutefois qu’un certain Dutois aurait aperçu un humain, ce qui pourrait les aider à retrouver la trace de Jacob et Elena…

Horizons Obliques

Horizons Obliques © Urban Comics, 2024

Terra Incognita

En entrant dans les pages d’Horizons Obliques, nous découvrons un monde hors norme, sans pratiquement aucun repère, qui n’est, en quelque sorte, que le reflet du nôtre, en version protéiforme ! Le scénario est lent, l’auteur installe tranquillement les bases du récit, il ne se noie pas dans d’interminables explications, mais nous donne ce qu’il faut pour ne pas nous perdre, pour que l’on saisisse l’essentiel.

Il faut dire que ce nouvel espace parallèle qui se révèle aux lecteurs est principalement géré par des Intelligences Artificielles et que l’on peut vite être perdu dans cet enchevêtrement changeant de rues, d’immeubles, de paysages à la fois urbains et naturels qui se superposent assez abruptement. Mais finalement, tout ça reste de l’ordre de l’habillage, il ne faut garder que l’essentiel, une jeune femme à la recherche de ses parents qui progressivement se redéfinit à travers cette quête d’absolu, animée par une envie d’exploration vers l’inconnu.


De ce fait, Blake se perd parfois dans une narration qui digresse dans des soliloques qui naviguent entre philosophie et métaphysique pure. C’est intéressant, mais on a le sentiment qu’il s’agit là-aussi d’un adroit habillage pour enrober les errances d’Adley et Staden.

Horizons Obliques

Horizons Obliques © Urban Comics, 2024

Science-fiction cérébrale

Malgré tout, Blake pose la question d’une prospective évolutionniste ou, suivant les grands débats actuels, les IA pourraient en effet interagir beaucoup plus directement avec l’humanité, afin ensuite d’explorer de nouveaux horizons, de nouvelles possibilités. Et même s’il n’est pas question d’ouvrir de grandes discussions polémistes, le postulat de base, avec Staden en chef d’équipe qui est secondé par Adley qui lui sert, grâce à ses pouvoirs sensoriels, de GPS vivant, pose en effet d’intéressantes questions.

La science-fiction a toujours été le terrain idéal pour explorer une vision de l’avenir et le lien entre l’homme et la technologie, et d’envisager notre avenir, loin des fantasmes à base de sabre laser, de vaisseaux spatiaux traversant l’espace à grand coup de sauts trans-luminiques, d’une multitude de races extra-terrestres qui nous souhaitent Paix et Prospérité. Ce côté plus « terre-à-terre » et « concerné » rapproche le récit des grandes œuvres Cyberpunk qui réfléchissent au postulat humain face à un cyber futur complexe et angoissant.

Horizons Obliques

Horizons Obliques © Urban Comics

Ainsi, Richard Blake développe des ambiances contemplatives très schuitteniennes, qui lui permettent de travailler très précisément ses cadrages, la fluidité de sa narration et des décors très impressionnants, très amples.

Loin des canons habituels des comics, Horizons Lointains (originellement une mini-série en 5 épisodes : Hexagon Bridge, publié par Image) nous étonne par sa profondeur et les mystères qui nous enveloppent, sans pour autant complètement se révéler. Car, en refermant la dernière page, il reste des questions en suspens.

Le plaisir d’une lecture qui demande d’y revenir, d’y réfléchir, qui fascine encore.

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