Colin Atthar, jeune auteur de 24 ans (plus toutes ses dents), confond la réalité et la bande dessinée. Mais qui est donc Colin ? Ce récit introspectif retrace tous les questionnements du narrateur, avec humour et autodérision, et tente de démêler les innombrables nœuds identitaires qui le tiraillent. Aidé par son démon intérieur, un chat dandy à la langue bien pendue, ils jonglent ensemble de souvenirs en souvenirs pour explorer toutes les facettes du loser moderne.
Sur le bout des doigts
Le synopsis de l'album Sur le bout des doigts
Colin-pas-maillard
Colin Atthar livre un récit autobiographique enjoué, riche, plus profond qu’il n’y paraît au premier abord et finalement essentiel. Une très belle surprise !
Colin, auteur de bande dessinée, découvre dans son manuscrit un être mi-humain, mi-chat qui affirme être l’avatar derrière lequel il se cache « pour faire passer [s]es entourloupes scénaristiques ». Débute alors une conversation au cours de laquelle le double contraint son créateur à se livrer sans fard : sur son enfance, sur ses ressentis…
Sur le bout des doigts © Ankama, 2023
La quadrature du cercle, mode d’emploi
En se mettant en scène face à l’un de ses doubles de papier, Colin Atthar multiplie les mises en abîme et joue sur les strates : de personnalité, de représentation… Cela est d’autant plus intéressant qu’il ne cesse de pointer qu’il apprécie se recouvrir d’habits et de tatouages. Se couvrir, se découvrir ; se cacher, se révéler ; essayer, se reprendre… Avec sa narration non chronologique, son découpage dynamique, son rythme fluide, son ton mordant et ses couleurs pastel, Colin Atthar joue la carte de l’introspection pétillante. Mais derrière la légèreté affichée et l’autoflagellation burlesque, il aborde des questions essentielles : la difficulté de s’écouter véritablement et d’être pris en compte par les autres, la violence du jeu social, la perception du genre…
Il brosse ainsi un portrait intense et touchant : le sien, mais également celui d’une jeunesse contemporaine coincée par des injonctions et des désirs paradoxaux (être soi, prendre du bon temps et être responsable…) parfaitement relatés dans la partie consacrée aux écoles d’art.
Riche de ses forces et de ses faiblesses, Sur le bout des doigts est un album important.