Cet album inspiré de la vie de Stradivarius, l’inventeur des célèbres violons éponymes, séduit par son récit. Mais malgré une mise en couleur explosive, le trait n’arrive pas à la cheville de la narration. Les amateurs de musique et de romances devraient tout de même y trouver leur compte.
Véritable perfectionniste, Antonio Stradivari, dit Stradivarius, passe ses jours et ses nuits à peaufiner ses violons. Dans son atelier de Lombardie, la vie du luthier italien est réglée comme du papier à musique, service client compris comme avec son fidèle Vivaldi. Jusqu’au jour où il voit débarquer le Marquis de Bellonne et sa nièce Célinie, dont s’éprend l’artisan-artiste...
Aussi romancée soit-elle, cette histoire du célèbre luthier italien met dans le mille. Son obsession à fabriquer le meilleur violon, sa vie monastique, ses rapports avec les plus grands musiciens, son sens de l’harmonie et de la courbe, qui va d’autant plus se révéler dans sa relation avec la belle Célinie : tout est au cœur de cette belle bande dessinée.
La mise en couleur ressemble à un bouquet de fleurs de printemps. Exquise de couleurs chatoyantes, c’est un vrai concentré de tout ce que peut offrir la palette d’un peintre. On peut adhérer au trait tremblant et inabouti de Gaël Remise : certains, comme Sfar, en ont même fait une marque de fabrique. Mais il a du mal à se hisser au niveau d’une narration que l’on dévore.
En conclure pour autant que le coup de crayon parfois hasardeux en gâcherait le texte serait faire fausse route. Et passer à côté de cet album qu’on lit avec frénésie serait vraiment dommage. Il aurait juste mérité un peu moins de folie picturale et davantage de précision graphique. Pas de quoi remiser ce titre qui gagne tout de même à être lu.