Gros coup de chapeau à ce roman graphique, une des valeurs sûres de l’été. Dans un scénario riche et plein de rebondissements, Jean-Philippe Peyraud brosse le quotidien de Robinson, qui navigue entre diverses histoires d’amour et dont l’entourage est emporté dans un tourbillon d’aventures. Dessin expressif, couleurs douces et vivantes, un incontournable !
À l’heure de la vidéo à la demande et des films gratos sur le net, Robinson tient toujours une boutique de location de DVD en plein Paris. C’est dur, comme sa vie de couple qui prend l’eau. Au beau milieu de l’été, tout se met à déconner autour de lui : son père insupportable et ses histoires de fesses à deux balles, l’ado de sa sœur qui disparaît...
Il avait adapté avec réussite Mise en bouche de Philippe Djian. Jean-Philippe Peyraud revient avec un roman graphique de très belle facture où l’humour se mêle à la complexité des rapports humains, des histoires de famille, d’amour et d’amitié. La vie est aussi facile qu’elle peut être complexe et l’auteur l’a bien cerné dans cette bande dessinée pleine de suspense.
Si on porte un regard attendri sur ces histoires qui se font et se défont, le graphisme est du même tonneau. Naturel, sensible, à la fois jeté sur la page mais réfléchi. Gros boulot sur les ombres, les expressions des visages dans les moments les plus cruciaux. Gros boulot sur les personnages, leurs affects, leurs humeurs et leurs états d’âme qui transpirent. Gros boulot tout court.
C’est l’une des belles surprises de cette fin d’année littéraire. Un des ouvrages à avoir dans son cabas de plage, à lire en terrasse. L’inversion de la courbe des sentiments, c’est celle de ce groupe de connaissances. C’est la mienne, c’est la vôtre. Ces petites choses qui font que, parfois, la vie bascule. Vers le pire, et le meilleur.