Le Maître d'armes

Hans Stalhoffer, ancien maître d’armes de François Ier, vivait reclus dans le Jura et comptait bien le rester. Mais la visite de son vieil ami Gauvin et de son apprenti va tout changer. Voilà Hans traqué par son ancien ennemi Maleztraza, la Sorbonne et un chef de clan des montagnes. Une histoire haletante et résolument moderne sous ses atours chevaleresques !

Les personnages et les enjeux de ce scénario parfaitement maitrisé vont au-delà d’un simple combat situé à la fin du premier tiers du XVIe siècle. Alors que la Renaissance se met en place et liquide les quelques restes du moyen âge. Comme toute période charnière, elle marie les tenants des vieux principes et les modernes. Alors que Hans Stalhoffer représente le passé, celui où on apprenait durant des années à combattre, Maleztraza utilise l’épée moderne qu’est la rapière, arme dont le maniement s’apprend vite.

À ce face à face s’ajoute le combat de Gauvin et de son apprenti pour la diffusion du savoir. Tous deux comptent faire imprimer le Nouveau Testament en français, pour que chacun puisse le lire sans le concours du clergé. Le récit du Maître d’armes part d’une course-poursuite dans la neige pour aborder des thématiques aussi intéressantes que le bouleversement de l’apprentissage et de la société introduit par des mutations techniques. Il souligne aussi le combat permanent qu’est la diffusion du savoir, qui se heurte souvent au pouvoir.

Le dessin précis, particulièrement riche en gueules et en expressivité immerge immédiatement dans cette France du XVIe siècle qui oscille entre modernité et obscurantisme. Le trait vif associé à des cadrages multiples donne aux différentes scènes de combat une forte empreinte réaliste.

Ce Maître d’armes tend un superbe miroir à notre époque, l’aventure et le suspense en plus !