Le Vaurien

Mong Khéo, surnommé le Vaurien, arrive dans un village où une jeune fille a été enlevée. Un peu malgré lui, il finit par accepter d’aller à la ville avec le fiancé, pour sauver la belle. Cette opération plus complexe que prévu nous plonge dans une aventure rocambolesque haute en couleurs.

Cette intégrale de l’épopée extravagante de Mong Khéo respecte les principes de bases des films de kung-fu. Nous retrouvons la figure du héros, à la limite du anti-héros. Sous ses airs de vieux débris usé par la vie, il se révèle redoutable lors des combats d’art martiaux. Et dans cet album, des combats il n’en manque pas. Bien évidement Mong Khéo, personnage central de cette série d’aventures, a une certaine sagesse même s’il se retrouve souvent à aider les gens contre son gré. Totalement exaspérant, il aime avant tout les plaisirs simples de la vie et a un profond respect de chaque être vivant.

Comme toute bonne histoire de kung-fu, ce récit fait intervenir l’élève du maître d’arts martiaux, la jeune fille en danger, le pouvoir corrompu, les triades, les tatouages et l’humour potache, essentiel à ce genre d’histoire. Tout au long de ce scénario plaisant, Clément Baloup a su ajouter la dose nécessaire de fantastique, avec, entre autres, des tigres qui parlent, des scènes dignes de contes et légendes sous la mer. Le panorama est si complet, balayant tout le spectre des attentes liées à ce type de récit, que les fans s’y retrouveront à coup sûr.

Le graphisme qui soutient la quête du Vaurien relève de la peinture. Couleurs et traits s’attachent davantage à l’atmosphère générale qu’à la réalité ou à la précision des détails. Rappelant les estampes, les cases font voyager hors du temps, aux confins du rêve.

Cet album est une plongée onirique et picaresque réussie dans l’univers du kung-fu.