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Petite Balade et Grande Muraille, sacré voyage !

Maïté Verjux a passé trois mois en Chine et en est revue avec un projet BD de 184 pages : Petite Balade et Grande Muraille. Comme ce projet a été choisi comme élule de juin, nous avons demandé à Maïté Verjux de nous parler des coulisses de cet album, en financement participatif sur Ulule.

Un voyage à l’autre bout du monde

Comment est née l’idée de ce voyage dans un pays dont vous ne connaissez pas la langue ?

Maïté Verjux : À la sortie de mes études de graphisme, j’ai décidé de prendre ma revanche d’une année de galères, en m’accordant un an « pour moi », à prendre le temps de réaliser des projets personnels. Je voulais faire de la bande dessinée, voyager, expérimenter la communication par le dessin, sortir de ma zone de confort, et surtout, ne pas avoir la possibilité de fuir à la première difficulté. Un séjour en Chine m’est donc apparu comme la solution idéale !

Je n’aurais certainement pas vécu l’expérience de manière aussi intense si j’étais partie dans un pays anglophone ou ayant une culture commune avec la France, parce que je n’aurais pas pu y faire l’expérience de l’isolement.

Pourquoi avoir choisi Pékin et Shanghaï ?

Je voulais rester plusieurs mois au même endroit pour éviter à tout prix l’effet « zapping » que j’ai souvent ressenti pendant mes précédents voyages, et pouvoir réellement m’imprégner de l’ambiance de la ville. Une fois ce constat établi, j’ai écouté le conseil que m’avaient fait plusieurs chinois.es : pour avoir un aperçu de la Chine ancienne, il faut voir Pékin, et pour la Chine moderne, il faut voir Shanghaï. Et effectivement, je n’ai pu que leur donner raison !

Plan de Pékin

Plan de Pékin

Pékin m’a tout d’abord surprise par son architecture très erratique, puis par sa superficie (160 fois plus grande que Paris, 1,4 fois plus grande que l’Île de France). J’ai moins été touchée par Shanghaï, dans laquelle j’ai pu retrouver plus de repères et de codes internationaux, mais en même temps j’ai pris une claque incroyable devant la Shanghaï Tower, le second plus grand gratte-ciel du monde.

Comment avez-vous pensé à communiquer par dessins ? A quels types de réactions avez-vous fait face avec ce mode de communication ?

Mon grand-père paternel était aveugle, et en rentrant en école de graphisme, je me suis beaucoup posée la question de « comment aurais-je pu lui parler de mon travail, et de ce que je fais ? ». C’est à cette période que j’ai réfléchi aux différentes manières de communiquer avec autrui, et que j’ai réalisé que l’image était un outil quasiment universel.

En prévision du voyage, et pour éviter de me retrouver trop prise au dépourvu, j’ai réalisé un jeu de cartes illustrées de tous les objets dont je pourrais avoir besoin sur place. Et puis avec cet objet, si mon voyage se passait mal, je pouvais toujours m’occuper en jouant au solitaire !

Les réactions ont souvent été positives, je crois que la culture de l’image est indissociable de l’humain, et que beaucoup de gens font preuve de curiosité face au dessin.

Pourquoi avoir choisi de raconter ce voyage en BD ?

J’ai appris à lire sur des bandes dessinées et toujours cultivé une fascination quasi-obsessionnelle pour ce format. Quand j’ai réalisé, enfant, que les livres que je lisais avaient bien dû être dessinés par quelqu’un, il m’est apparu comme une évidence que je devais, moi aussi, pouvoir le faire. Et puis de manière bien moins idéaliste, j’ai une mémoire très sélective et frustrante, puisque j’ai le sentiment que mes expériences disparaissent au fur et à mesure que j’en vis de nouvelles. Dessiner ce voyage, c’est une manière de le faire exister un peu plus longtemps, et de me l’approprier sous la forme d’un objet physique !

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