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Kim W. Andersson, le plus ricain des auteurs suédois

En Suède, il est vu comme un dessinateur de comics américain. Aux USA, on trouve qu’il a une patte franco-belge : c’est tout le paradoxe du jeune auteur de bande dessinée Kim W. Andersson. Présent au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême pour son superbe album Alena, il nous livre sa vision de la bande dessinée dans son pays, mais aussi en France. Avec des projets plein la tête et une méga dose d’humour.

« Alena ? Je voulais faire un livre pour mes lectrices »

Kim W. Andersson

Kim W. Andersson © Pierre Fontanier

Comment es-tu venu à la BD et quelles ont été tes premières influences ?

Kim W. Andersson : J’ai commencé à lire et aimer la bande dessinée grâce à ma mère. Elle collectionnait les Astérix, les Lucky Luke et ces albums, des classiques, ont vraiment été mes premiers amours quand j’étais tout jeune lecteur. Mon frère et moi, on a grandi en dessinant beaucoup, énormément, on n’arrêtait pas tous les deux.

Plus tard, lorsqu’on a choisi ce qu’on allait chacun faire de notre vie, on est tous les deux resté dans le dessin, tout en empruntant des chemins différents. Mon frère est devenu tatoueur et moi dessinateur de bande dessinée. Adolescent, je dois dire que j'ai lu pas mal de comics américains, principalement des Marvel : Spiderman est très rapidement devenu mon héros préféré et il le reste toujours aujourd’hui.

Y a-t-il un ou plusieurs titres de bande dessinée qui t’ont plus particulièrement poussé à choisir le métier d’auteur de BD ?

Oui ! Dans les années 1990, la maison d’édition Image Comics a fait ses débuts et un titre m'a vraiment montré ce qu'il était possible de faire dans ce genre : The Mask. Ça a été une grosse claque, une énorme influence pour moi, une très grosse inspiration car c'était très différent de ce qu'on avait alors l'habitude de voir dans les comics.


En grandissant, je me suis dit qu'il était aussi improbable que je devienne auteur de BD que rock star ou astronaute. [Rires] Après l'école, j'ai travaillé cinq ans dans la pub. J’ai commencé dans ce milieu professionnel comme assistant puis comme directeur artistique, mais j'ai très peu dessiné. En réalité, je crois que je peux dire que je déteste la pub, ça détruit ta créativité, c'est le diable ! Ma mère m'a alors rappelé mon rêve de devenir artiste de comics. J'ai fait une école d'art pendant un an en pensant que je retrouverai ensuite mon boulot dans la pub. Mais je n'y suis jamais retourné.

Comment est née l'idée d'Alena et qu'est-ce qui t'as donné l'envie de faire cette BD ?

J'avais d'abord fait Love hurts pendant plusieurs années, un comics publié chaque mois dans un magazine. Je me suis rendu compte, en particulier en dédicace, que mes lecteurs étaient d'abord des lectrices, ados, émos ou gothiques. Je voulais faire un livre pour elles. Dans Alena, j'ai inversé le prisme habituel : tous les personnages sont des femmes sauf un, celui qui représente l'enjeu amoureux.

Dans le même temps, je voulais une histoire vraie, avec de vrais sentiments, quelque chose de réel. J'avais envie de développer ce personnage et en faire le centre de mon histoire. J'ai été beaucoup influencé par le livre Carrie de Stephen King.

L’idée de raconter Alena en un one-shot s’est imposée à toi dès le départ ou tu as d’abord envisagé d'en faire une série en plusieurs tomes, pour avoir plus de place pour raconter l’histoire ?

Mon intention a toujours été d'en faire un roman graphique, même s'il a auparavant été publié en huit épisodes dans un magazine, comme la plupart du temps dans le comics.


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