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Aborder le suicide avec humour

Quatre personnes ont pris rendez-vous pour se suicider ensemble mais… C’est sur cette base inattendue que Stéphane Massard et Jean Rousselot ont scénarisé leur première BD Adieu Monde cruel ! illustrée par Nicolas Delestret. Retour avec les deux scénaristes sur l’élaboration de cette comédie où l’humour et l’humanité tiennent tous deux le premier rôle.

Comment est né ce projet de BD sur le thème le suicide ?

Stéphane Massard : D’un fait divers qu’on avait lu. En France, trois personnes ont voulu en finir dans une petite voiture, comme dans la BD : une méthode sans violence et sans douleur tentant de reproduire une méthode japonaise. Sauf qu’en France, dans cette première tentative du moins, ils n’ont pas réussi et se sont embrouillés. Et ce ratage de suicide après des vies qu’on croit ratées, nous a semblé un bon début de comédie.

Jean Rousselot : Venant du documentaire, j’ai rencontré pas mal de gens qui avaient raté leur tentative de suicide ainsi que des associations leur venant en aide. Et ils aimaient l’idée qu’on parle des tentatives de suicide autrement, et pourquoi pas sur un mode humoristique...


Comment se sont répartis vos rôles dans l’écriture du scénario ?

Jean Rousselot : Nous écrivons ensemble. Nous avons commencé par en parler pendant longtemps, chercher le sujet, les personnages, l’histoire, puis comme souvent, l’un de nous se lance et l’autre repasse sur le travail de l’autre et ainsi de suite.

Stéphane Massard : Et quand nous avions un synopsis qui nous convenait, nous avons écrit une structure, puis le scénario dialogué.

Jean Rousselot : Nicolas Delestret, le dessinateur, nous a guidé pour les coupes dans le scénario, puis lors du travail de découpage par planches.


Vous êtes-vous censurés pour certaines situations afin de ne pas trop flirter avec le registre du macabre ?

Stéphane Massard : Aucune censure. Cela tient au fait que nous voulions faire un album sur des suicidaires normaux, pas des gothiques. Les gens qui font une tentative ressemblent à vous, nous, tout le monde. Ils ont une part sombre et une part lumineuse. Nous voulions partir du point le plus sombre et voir comment la lumière revient, à la faveur d’une vraie rencontre...

Qu’aviez-vous en tête à la création des quatre personnages principaux ?

Stéphane Massard : Des stéréotypes à déconstruire. Nous nous faisons tous des idées sur les gens au premier regard. Vêtements, tatouages, looks... Et quand on veut se suicider à plusieurs, on n’a vraiment aucune envie de faire la rencontre des autres, juste que ça aille vite...

Jean Rousselot : Aussi nous voulions qu’ils puissent tous se faire des idées toutes faites sur les autres, avant qu’ils aient l’occasion de voir comment ils se révèlent. Pour nous, c’était une occasion de rire de nos petits travers au moment où, a priori, plus rien ne devrait avoir d’importance...

Comment avez-vous abordé avec Nicolas Delestret l’élaboration des personnages ? Aviez-vous un casting précis en tête ?

Stéphane Massard : Nous avons évoqué des noms de comédiens quand nous n’arrivions pas à trouver le personnage, mais la plupart du temps, on s’est vite compris. En fait, quand notre éditeur, nous a transmis le premier croquis de Nico, on a tout de suite senti que la BD allait prendre vie. Quelques petites choses ont changé pour les réglages mais l’ambiance du groupe était là.

Après ce premier titre, avec vous d’autres projets BD en tête ?

Jean Rousselot : Oui, plein, dont deux avec Nicolas Delestret !


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