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Le Hasard = (Maths - Philo) X BD

Les maths et l’image

Extrait de Le Hasard page 32
Quand on parle de hasard et mathématiques, on pense souvent fatalisme et couleurs sombres, pourtant la palette de couleurs dans la BD est plutôt printanière…

Je n’avais pas envie d’adopter un ton grave pour traiter un sujet aussi compliqué ! Je tenais à choisir des couleurs fraîches, sans être criardes pour capter l’attention de tous les âges.

Comment sont arrivés toutes les métaphores liées à la nature dans le récit ?

Utiliser la nature m'a énormément servi à dynamiser les dialogues entre les deux personnages principaux, Ivar qui connaît son sujet et moi qui l’écoute. Nous faire interagir avec un vrai arbre lors de la scène de l’arbre des probabilités donnait plus de fluidité à l’explication.

Le papillon est arrivé car j’avais besoin d’une tierce personne pour éviter que les échanges ne se résument qu’à Ivar et moi, notamment durant les scènes de dialogue. J’ai cherché un animal lié au hasard et c’est la femme d’Ivar a proposé le papillon, en référence à l’effet papillon. Au début, j’ai eu du mal à le rendre expressif à cause de sa petite taille mais il a l’avantage de pouvoir rentrer et sortir du champ, y papillonner sans perturber le rythme. En plus ça ménageait certains instants comiques où on le martyrise un peu [rires].

Extrait de Le Hasard page 25

Au-delà du papillon, d’autres personnages font leur apparition. Comment les avez-vous choisis ?

On tenait à faire intervenir des personnages scientifiques ou historiques comme Blaise Pascal. Ivar tenait aussi à placer une figure féminine. Il pensait à une amie mathématicienne, mais notre choix a finalement penché en faveur de Fortuna, la déesse du hasard qui apparaissait déjà dans les essais de couvertures. Créer de nouveaux personnages nous permet d’animer les échanges et par la même occasion de mettre en avant des femmes savantes comme Marie Curie…

Y a-t-il eu des points sur lesquels vous avez débattu ?

On a eu du mal à se mettre d’accord sur quelques scènes, comme la première apparition de la déesse Fortuna. Dans la première version, Ivar trouvait qu’elle manquait de personnalité. J’ai donc changé la façon de l’introduire dans le récit afin de lui donner un peu plus de cachet.

Extrait de Le Hasard page 38

Certaines scènes étaient plus difficiles à discuter que d’autres, comme celle où on entraîne le papillon dans une machine. Ivar trouvait que cela illustrait bien l’application de la loi de probabilité, alors que moi je n’étais pas très convaincu. Mais j’ai quand même suivi l’idée et me suis aperçu qu’elle rendait plutôt pas mal.

Chacun empiétait sur le travail de l’autre, faisait des suggestions sans pour autant contraindre l’autre. J’aime bien qu’on me contredise, cela bouscule mes habitudes ! En plus ça m’apprend une chose essentielle dans le travail d’équipe : faire des concessions !

Prévoyez-vous d’autres projets avec Ivar Ekeland ?

Pour l’instant, on attend de voir comment marche Le Hasard, mais on a été tellement contents de notre collaboration tous les deux qu’on en prévoit déjà une autre ! C’est très agréable de travailler avec lui, qui est sérieux et a en même temps un humour très posé.

De mon côté, je continue à faire quelques dessins pour la presse. J’ai maintenant plus de temps à consacrer pleinement à un projet BD que je traîne depuis 10 ans ! J’y fais dialoguer les deux faces de ma personnalité, positive et négative pour parler de ce que c’est d’être un second rôle. À travers elles, je compte tirer clair ma place dans la bande dessinée, qui est celle justement d’un second rôle, pas d’une star !
Extrait de Le Hasard page 35

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