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Lindingre plus Titine = Humour libre

La poésie du bricolage prolo

Dans ce dernier tome d’ailleurs, la prolo Titine côtoie pas mal le gratin…

Oui mais elle est toujours sollicitée. Avec ce genre de comédie burlesque, il est intéressant de mettre en relation des milieux très différents. Mais avant tout, Titine ne veut faire que ce qu’elle a envie, elle n’est pas dans une logique de progression : Born to be wild en quelque sorte. Là où je parle à travers elle, c’est qu’elle est anarchiste sans être intello : elle refuse toute routine consumériste et n'est soumise à personne !

Le gratin de Glandville

Elle est un peu comme les Hells Angels de Hunter Stockton Thompson : ce sont des insoumis mais aussi de gros barges qui te cassent la gueule au premier virage si ta tête leur revient pas. N’importe qui va chercher ça n’importe quand: quand on s’encanaille en allant au bar ou en se la racontant avec une moto. L’espace d’un instant, on devient idiot mais ça nous fait du bien de faire n’importe quoi.

Le Gratin de Glanville

Le langage de Titine et ses envolées est inspiré de…

Souvent elle bricole comme elle peut avec son langage brut, mais elle a aussi des fulgurances. Comme on le voit aussi dans les émissions de télé-réalité : ils ne parlent qu’au présent, ne connaissent pas le subjonctif mais tout d’un coup pouf, il y a une phrase un peu philosophique qui semble venir d’une chanson de Mylène Farmer. J’aime faire la même chose avec mes personnages, qu’ils aient ces petits moments décalés.

Comment écris-tu pour créer ce mélange ?

Les histoires naissent d’un dialogue que j’entends dans le train ou d’un titre qui me fait marrer et me donne des idées… Des fois une histoire met un quart d’heure à s’écrire, des fois des mois. Souvent j’en écris 3-4 en même temps et j’attends que ma vie les nourrisse.

Titine et le GHB

Je me nourris aussi de faits divers en me demandant ce qu’ils donneraient si on les regardait sous un angle plus burlesque, comme l’histoire de GHB où elle s’autohypnotise !

Et le gag de couverture : Titine tout simplement femme, d’où vient-il ?

J’avais envie d’un gag un peu maladroit pour la couverture. Parce que mine de rien, je l’aime ma Titine qui, d’ailleurs, me ressemble d’un certain côté. Par exemple quand on fait de l’humour et qu’on travaille dans une grande maison d’édition, on ne peut pas aller voir ses confrères éditeurs en leur tapant dans le dos en disant « collègue ! » : on traîne ce boulet de crétin de la bande. Comme Titine : on a beau être pas si con, on sera toujours vu pareil.

Avec cette couverture, je voulais me montrer comme essayant de faire une BD girly avec du Picon et des pains dans la gueule. Titine est féministe à mes yeux, car c’est toujours elle qui gagne : les mecs n’osent pas trop la ramener face à elle. C’est un discours féministe maladroit, mais sincère finalement !

Titine au pôle emploi

Je tiens aussi beaucoup à ce que quand Titine a l’air stupide, la personne en face le soit aussi : on n’est jamais du côté de la personne qui la juge comme une sotte. C’est l’école Villemin en quelque sorte : tous ses personnages étaient cons ! Avec la seule différence que chez moi, Titine s’en sort un peu mieux que les autres mais pas de beaucoup.

Un petit mot sur le bonus track ?

« Peut-on rire de tout ? » plus on le répète moins on peut le faire. Le dernier exemple en date, Eric et Ramzy qui se font tomber dessus parce qu’ils rigolent de Saint Nazaire, est complètement dingue ! Où va-t-on si les humoristes ne peuvent plus faire de l’humour ? On a le droit de se moquer et de s’avouer qu’on vit dans un patelin moche... Soyons un peu plus fous dans l’humour !

Extrait du Bonus Track

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