ZOO

De la joie à l’enfer

Crueler than Dead, l’un de nos coups de coeur de la semaine passée, est un manga coup de poing. Une apocalypse zombie réaliste, un dessin précis et sans exagérations, une ambiance viscérale et poisseuse. Trois ingrédients de choix dont Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi ont bien voulu nous parler avant le début de la Japan Expo !

Pourquoi ce titre évocateur, Crueler than Dead ?

Tsukasa Saimura : Je voulais faire de ce manga une histoire très cruelle et montrer ce que les humains peuvent devenir dans une situation extrême. Enfant, j’ai vu très jeune le film Return of the Living Dead de Dan O’Bannon qui m’a fasciné ! J’ai grandi avec la passion des morts-vivants. Donc si je veux placer des humains dans la situation la plus extrême possible, pour moi, c’est l’apocalypse Zombie !


© 2015 Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi / Éditions Glénat


Quelles sont les œuvres qui vous ont le plus inspiré pour créer cette apocalypse ?

Tsukasa Saimura : Les grands classiques du genre d’abord : toute la filmographie de Romero en la matière ! Mais aussi quelques films plus récents, principalement Zombieland, 28 jours plus tard, et même quelques scènes de World War Z.

Kozo Takahashi : Probablement les films de Romero pour moi aussi, particulièrement Dawn of the Dead. Et puis quelques films plus décalés, comme Battalion of the Living Dead/Night of the Zombie.

Ces influences ont-elles pesé sur l’ambiance tortueuse que vous avez créée ?

Tsukasa Saimura : Dans Land of the Dead par exemple, les riches vivent à Manhattan, dans une sécurité relative, alors que les zombies sont maintenus à l’extérieur. Je voulais retrouver ce genre de dynamique dans mon manga, pour ne pas simplement m’intéresser à la survie d’individus isolés. Mais la survie d’individus ou d’un groupe reste importante. Et j’avais évidemment toutes ces ambiances en tête lorsque j’ai écrit ces séquences.

Comment avez-vous construit le personnage de Maki Akagi, la protagoniste de ce premier tome ?

Tsukasa Saimura : Lorsque l’invasion commence, Maki est une étudiante relativement insouciante, heureuse. Le manga s’ouvre avec son réveil dans un monde dévasté, et c’est vraiment ce passage de la joie à l’enfer que je voulais illustrer. Finalement, c’est une véritable survivante, qui va devoir compter sur des ressources qu’elle ne soupçonnait pas !


© 2015 Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi / Éditions Glénat


À l’inverse de celui qui se révèle dans un premier temps comme un antagoniste, le chef de la « communauté » Paradise…

Tsukasa Saimura : Oui. Comme dans la plupart des histoires post-apocalyptiques, notamment Mad Max, c’est souvent ce genre de types durs, sans scrupules apparents qui se hissent à des postes où ils ont de l’autorité. Ils arrivent à se rendre indispensables, par le talent ou la peur.

Kozo Takahashi : Et je me suis tout simplement servi d’un de mes amis pour le dessiner. [Rires]

Pourquoi ce choix d’appeler les zombies « Oz » ?

Kozo Takahashi : Vous découvrirez l’explication dans le deuxième tome !

Pourquoi ce choix d’un format court, en deux tomes, pour cette série ?

Tsukasa Saimura : Nous sommes tous les deux des fans absolus de cinéma. Nous avons calculé la longueur de cette série par rapport au temps de lecture ! Si tout se passe bien la lecture des deux volumes devrait prendre à peu près autant de temps que de regarder un film, ce qui nous permettait de créer un rythme très cinématographique qui ne soit pas lassant !


© 2015 Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi / Éditions Glénat


Le dessin et les situations sont cohérentes et crédibles. Le but était-il de créer une œuvre « réaliste », qui s’approcherait au plus près de ce que serait une apocalypse zombie ?

Tsukasa Saimura : Effectivement. Le réalisme est pour moi très important parce qu’il permet de dégager une peur et des sentiments plus tangibles à la lecture. Je pense que l’expérience serait moins réussie si nous avions pris plus de libertés avec le réel. Nous nous sommes donc attachés à retranscrire Tokyo et ses environs tels qu’ils existent, l’immeuble du chapitre 4 par exemple, existe exactement comme nous l’avons montré !

Un mot de la fin ?

Tsukasa Saimura : J’ai créé un manga qui j’espère, restera longtemps dans la mémoires des lecteurs. Lisez-le s’il vous plaît !! [rires]


© 2015 Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi / Éditions Glénat

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