ZOO

Ici(s) et ailleurs

Naviguant habituellement entre humour absurde et récit noir, Nicolas Poupon s’est essayé au carnet de voyage. De l’Inde aux États-Unis, il pose ses valises et ses crayons pour nous montrer sans fards ni lyrisme l’ambiance particulière que dégage chaque endroit où l’on prend le temps de s’arrêter… Nicolas Poupon revient avec nous sur l’écriture de ses tribulations de touriste dessinateur !

Sur le vif...

Comment le projet d’Ici(s) a-t-il commencé ?

Nicolas Poupon : Ici(s) regroupe des carnets de voyages ! Les premiers datent de 1996, d’un voyage au Portugal, dont je n’ai gardé que trois dessins, le reste était quand même très mauvais [rires]. Le premier « vrai » voyage représenté dans ce livre date de 1999 où je suis parti en Inde pour la troisième fois. Quant au voyage le plus récent, il date de 2011, où je suis parti à Pékin pour un festival.

Quand j’étais en voyage, je ne pensais pas à faire un livre. J’aime faire des carnets parce que c’est dans des moments là que je prends le plus de plaisir à dessiner ! Puis en dessinant, j’ai fini par m’imposer cette contrainte d’exposer quelques situations en cases, généralement six : essayer de rendre l’ambiance d’un lieu !

Pour les premières, je prenais simplement des détails en gros plan, ce qui pouvait donner des 6 cases presque abstraites, pas une séquence narrative. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de narration dans ces cases, plutôt une ambiance. Plus tard, j‘ai senti que je me bloquais en prenant des détails si petits. Je les ai donc contrebalancés par des plans plus larges.

Pour la fabrication du livre en soi, je l’ai signé chez Scutella après À la croisée. Et là j’ai découvert la première contrainte : beaucoup de dessins à scanner ! Puis un gros travail de sélection et de montage pour ne pas surcharger les pages ni le livre et éviter de lasser.

Comment avez-vous fait votre sélection ?

J’ai simplement pris les dessins que je trouvais les plus beaux ou les plus efficaces ! Ensuite, j’ai pris en compte l’agencement des dessins sur une planche ou dans un ensemble. En fonction des dessins que je mettais sur une page, j’ai pu en enlever d’autres sans remords ou à l’inverse, en ajouter certains auxquels je ne pensais pas à l’origine.

Je n’ai choisi presque aucun dessin réalisé d’après photo, beaucoup moins vivants que ceux que je fais sur le vif. J’ai simplement gardé 5-6 dessins à l’acrylique réalisés a posteriori. Tout le reste a été fait sur le moment, pour les esquisses de base ! Je les ai évidemment retravaillées, détaillées et affinées par la suite, ce qui reste plus sympa que de travailler d’après photo !

J’ai eu beaucoup de chance de travailler avec Scutella sur ce projet, puisqu’ils m’ont laissé totalement libre de mes choix, donc je suis vraiment ravi du résultat final !


Pour ce carnet, on voit un style plutôt éloigné de votre trait habituel, c’était une démarche consciente ?

Quand je lis des carnets de voyages, je suis souvent un peu déçu d’y retrouver le même trait que dans les albums de leurs auteurs. Donc j’espère qu’on ne retrouve pas mon style dans ce bouquin ! C’est d’ailleurs une des raisons qui m’a poussé à faire ce livre, c’est ce que je fais de mieux en termes de dessin !

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants