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Cazenove, une plume pleine d'humour

Il ne s’arrête jamais et a un talent certain pour rendre ses histoires drôles. A une semaine du festival BD'Répian, Christophe Cazenove, le scénariste phare des éditions Bamboo, nous raconte comment il a réalisé son rêve : devenir auteur de BD !

Une imagination débordante

Comment êtes-vous venu à la BD ?

Tardivement par rapport à ce que j’aurais voulu ! J’ai envoyé des projets pendant une douzaine d’années à pas mal d’éditeurs et finalement seul Bamboo m’a vraiment répondu. Ensuite ça s’est fait assez rapidement. Avec l’éditeur on a vu qu’on avait un peu le même humour et les projets sont venus rapidement.

Qu’est-ce qui vous a fait aimer la BD ?

Depuis tout petit, j’ai toujours fait de la BD mais je ne savais pas que c’était un vrai métier ! Pendant douze ans, je ne savais pas trop comment faire car je n’avais aucun contact et j’étais trop timide pour aller parler aux auteurs pendant les festivals. Je pense que c’est pour cela que ça a été long à démarrer.

Qu’est-ce qui vous plait dans ce format de gags en une planche ?
Crhistophe Cazenove séduit les éditions Bamboo avec Les Prédictions de Nostra

Christophe Cazenove séduit les éditions
Bamboo avec Les Prédictions de Nostra

Le gag m’a toujours plu, j’en ai beaucoup lu et j’ai toujours rêvé d’en faire. Ce qui me plait dans le gag c’est que ce sont des histoires en une page, on peut donc changer d’univers très facilement. J’aime bien le côté crétin du gag, trouver des idées pour faire vivre mes personnages à travers des histoires aberrantes et rigolotes.

Du coup, je ne pouvais pas mieux tomber que chez Bamboo spécialisé au départ là-dedans. Quand je suis arrivé, il y avait tout le catalogue à faire. J’ai eu la possibilité de travailler sur plein de sujets rapidement et de faire mes armes.

Avec une dizaine de séries à votre actif, comment faites-vous pour trouver encore l’inspiration ?
Les Pompiers, une source d'inpsiration constante

Quand il s'agit des pompiers,
Christophe Cazenove ne manque
jamais d'inspiration !

Je n’attends pas vraiment l’inspiration parce qu’on peut parfois attendre longtemps ! Et en plus, il y a des délais. Je ne me sens pas le droit de mettre le dessinateur en retard donc je fais toujours en sorte de lui fournir des gags ou des pages avant qu’il ait fini les précédentes.

Donc inspiration ou pas, je cherche quand même tous les jours des gags. Je peux travailler sur trois-quatre séries dans la journée mais je cherche toujours des gags par rapport à des personnages sur une série donnée. Du coup je n’ai pas l’impression de faire des gags interchangeables entre les différentes séries.

Depuis quelques années, j’ai trouvé un truc qui marche pas mal : trouver des gags pendant que je promène mon chien !

Comment naissent tous ces projets ?

Il y a un peu de tout. Soit l’éditeur me propose des projets, soit c’est moi, soit le dessinateur vient me voir. Quand je commence à travailler avec un dessinateur, je lui demande toujours ce qu’il aimerait faire et quels sont les thèmes qui lui plaisent. Ca me permet de rentrer dans des univers qui me sont étrangers et d’aller au-delà de ce que je pourrais faire tout seul.

Qu’est-ce qui vous fait choisir un projet plutôt qu’un autre ?

Cela fait quelques années que j’essaie de ne travailler qu’avec des personnes que j’apprécie. Ce sont souvent des collègues rencontrés en festival dont j’aime le dessin et avec qui j’ai envie de travailler. Au-delà de la série, ce qui m’intéresse c’est la collaboration. J’aime travailler avec des gens avec qui je m’entends bien, discuter avec eux, échanger sur le projet.

Passionné de rencontres

Parlons des Sisters, en collaboration avec William. Comment est né le projet ?

Ca a commencé par un blog que William avait créé quand ses filles sont nées. Puis il a proposé le projet à Bamboo, qui voulait un format classique de gags en quatre bandes. William m’a donc proposé de travailler avec lui sur le scénario. Il y a beaucoup d’éléments vrais dans la BD puisque ce sont vraiment leurs vies, leur maison, leurs amis. J’ai l’impression de faire partie de la famille, un peu comme un cousin lointain.

Comment vous partagez-vous le travail ?
Avec les Sisters, on ne s'ennuie jamais !

Avec les Sisters, on ne s'ennuie jamais !

De temps en temps, il m’envoie des pistes ou des petits moments de vie. Par exemple, il me racontait qu’ils avaient été au salon du chocolat et que ses filles étaient comme des dingues. Donc je cherche des idées sur ça. On ne parle pas du salon du chocolat gratuitement mais vraiment parce qu’elles y ont été, pour que l’originalité vienne de leur vie à elles.

C’est vraiment une collaboration très particulière. Quand j’envoie mon scénario à William, je n’ai pas d’exigences. Que les idées viennent de lui ou de moi, William repasse toujours tout ça à la moulinette pour que ça ressemble vraiment à ses filles. Le but est quand même que ça leur fasse plaisir à elles.

Vous faites également des albums humoristiques à portée pédagogique comme Les Insectes en BD ou Les Animaux marins en BD. Qu’est-ce qui vous plait dans ce genre de projet?

Ce qui m’intéresse, c’est que je n’y connais rien ! Maintenant j’ai plein de bouquins sur les animaux marins, je ne pensais pas en avoir autant un jour ! Ca permet de découvrir de nouveaux univers, de rencontrer des gens, comme le directeur d’un aquarium qui nous fait un dossier pour les tomes 2 et 3.

Dans chaque page de ces BD, toutes les infos sont vraies sauf les deux dernières cases où l’on se permet de délirer un peu plus pour faire des gags. Je trouve ça génial d’apporter de vraies infos aux enfants pour leur proposer une base et les inciter à chercher dans d’autres bouquins par la suite.

Avec Les Insectes en BD on apprend en s'amusant !

Avec Les Insectes en BD, on apprend en s'amusant !

Vous avez également travaillé avec Solange Cruveillé sur Soleil du soir. Qu’est-ce qui vous a amené vers ce projet ?

Tout d’abord la collaboration ! J’avais déjà travaillé avec Fred Vervisch, le dessinateur, sur la série Gullia. Il m’a donc proposé ce travail avec une sinologue, Solange Cruveillé. Elle a apporté ses connaissances sur l’histoire chinoise, les traditions et les contes. Cela m’impressionne, car pour moi, parler chinois c’est de la science-fiction ! Le principe d’adapter des contes est tellement différent de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant que j’ai été de suite séduit. D’ailleurs je voudrais prolonger un peu l’expérience !

Quels sont vos projets ?
Totor le Minotaure rêve d'avoir de supers pouvoirs !

Totor le Minotaure rêve d'avoir
de supers pouvoirs !

Le dernier en date, qui sortira l’année prochaine, c’est sur Cléopâtre enfant. Comme pour les P’tits Mythos, on essaie d’apporter des infos sur Cléopâtre en essayant d’être précis sans faire de la BD documentaire non plus. Je l’écris avec Hélène Beney qui est passionnée par l’Egypte et Di Martino qui dessine.

Il y aussi un album sur Louis XIV. On raconte sur le mode humoristique ce qu’il s’est passé dans son enfance et qui pourrait justifier les décisions qu’il a prises une fois adulte. J’apprends pas mal de choses car je suis obligé de creuser un petit peu.

J’ai également un album fantastique, le genre bien sûr pas la BD ! C’est sur l’univers d’Halloween avec Ood Serrière et ça sortira aussi l’année prochaine.

Donc vous êtes bien occupé pour l’année !

Je ne m’ennuie pas ça c’est sûr ! Gamin je ne rêvais que d’une chose c’était de faire ça à plein temps et c’est en train de m’arriver donc j’en profite ! Je ne me pose pas trop de questions, je fais des collaborations, je m’éclate et je vais aller à Hérépian parce que c’est chouette !

Rien de mieux qu'un chat survolté pour passer une bonne nuit !

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